Baptiste Fillon

(rien à voir avec François)

Le site de Baptiste Fillon, auteur du roman Après l'équateur, publié chez Gallimard, dans la collection Blanche.

Plotin ou la simplicité du regard, Pierre Hadot

La grande passion de Dieu ne quitte jamais l’humanité. Même aux temps de l’athéisme, quand on adorait la Raison ou Marx. La certitude de Dieu comme celle de son absence m’ont toujours interpellé. Plotin porte une inquiétude sereine, confiante de ne jamais être seul, et passionné par l’union avec ce qui est : l’éternel, sa simplicité parfaite, qu’il analyse en raison. Dans sa prose efficace et fascinée, Pierre Hadot épouse la vie et la pensée de Plotin, réchauffe la ferveur d’un penseur païen qui vivait pour s’unir à Dieu. 

Tout le paradoxe du moi humain est là : nous ne sommes que ce dont nous avons conscience et pourtant nous avons conscience d’avoir été plus nous-mêmes dans les moments précis où, nous haussant à un niveau plus élevé de simplicité intérieure, nous avons perdu conscience de nous-mêmes.
— Pierre Hadot, page 40

Hope (1886), George Frederic Watts, Tate Britain.

L’extase et l’oubli de soi dans l’Un, la quête fondamentale de la grâce dans l’absolu et le vivant, où se mêlent amour et beauté. Voilà Plotin, ou du moins ce qui me porte en lui : une lancée obsédante, un défi à trouver la merveille dans l’ordure, le merveilleux dans le trivial voire le sordide.  

Il faut cesser de regarder; il faut, fermant les yeux, échanger cette manière de voir pour une autre et réveiller cette faculté que tout le monde possède, mais dont peu font usage.
— Plotin (I 6, 8, 24.), page 35